- ALBANIE - Actualité (1990-1996)
- ALBANIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique d’AlbaniePolitique intérieureLe 12 juillet 1990, les milliers d’Albanais qui avaient trouvé refuge dans l’enceinte des ambassades étrangères sont autorisés à quitter le pays.Les 9 et 10 décembre, des étudiants manifestent à Tirana en réclamant des réformes. Le 11, Ramiz Alia, chef de l’État, réunit un plénum extraordinaire du Parti du travail albanais (P.T.A., communiste): la création d’autres formations politiques est acceptée. Le 12, le Parti démocratique albanais est officiellement créé. Le 21, la déstalinisation est décrétée par le gouvernement.Le 20 février 1991, des dizaines de milliers de manifestants renversent, sur la place Skanderbeg à Tirana, la statue monumentale d’Enver Hoxha, le fondateur de l’Albanie communiste.Le 31 mars, les premières élections multipartites depuis 1945 confirment la majorité du P.T.A.Le 4 juin, le gouvernement communiste dirigé par Fatos Nano démissionne, alors qu’une grève générale risquait de paralyser le pays. Un communiste modéré, Ylli Bufi, nommé par le président Alia le 5 juin, forme un cabinet de coalition. Le 12, le P.T.A. se transforme en Parti socialiste.Le 4 décembre, les 7 ministres membres du Parti démocratique démissionnent du gouvernement. Le 14, Vilson Ahmeti forme un nouveau gouvernement. Sa tâche prioritaire est de remédier à la pénurie alimentaire.Le 25 février 1992, de nouvelles émeutes de la faim éclatent. Le 28, le port de Durrës est fermé par la police albanaise pour tenter de contenir l’afflux des candidats à l’exil venus de tout le pays.Les 22 et 29 mars se tiennent les élections législatives dans un climat d’anarchie et de violence. Elles sont remportées par le Parti démocratique de Sali Berisha.Le 3 avril, Ramiz Alia démissionne. Le 9, le Parlement élit Sali Berisha à la présidence de la République. Le 11, ce dernier nomme Alexandre Meksi Premier ministre.Le 6 novembre 1994, les électeurs, durement éprouvés par la transition vers le libéralisme économique, rejettent le projet de Loi fondamentale présenté par le président Berisha, qui devait remplacer la Constitution communiste. L’opposition socialiste (ex-communiste) dénonçait son présidentialisme affirmé. Sali Berisha refuse de convoquer des élections législatives anticipées. Le 4 décembre, un remaniement ministériel renforce le poids du Parti démocratique dans le gouvernement.Le 26 mai 1996, à l’issue des élections législatives, le président Berisha proclame la victoire du Parti démocratique au pouvoir. L’opposition dénonce de nombreuses fraudes, également relevées par les observateurs étrangers. Le 29, la commission électorale confirme la victoire du Parti démocratique, qui obtient 67,8 p. 100 des suffrages, s’assurant ainsi une majorité des deux tiers au Parlement. Le Parti socialiste boycotte les travaux de la nouvelle Assemblée.Vie économiqueDe 1990 à 1992, la production industrielle chute de 60 p. 100. Le déficit budgétaire atteint plus de 30 p. 100 du P.I.B.En 1993, des progrès sont accomplis. Le P.I.B. se stabilise et l’inflation diminue.En 1994, le gouvernement met en œuvre un plan de développement de 1,3 milliard de dollars pour la période 1994-1996, élaboré en concertation avec le F.M.I. et la Banque mondiale, qui vise à restaurer les infrastructures fortement délabrées du pays. La libéralisation de l’économie se poursuit, avec notamment l’annonce d’un ambitieux programme de privatisations. En dépit d’une croissance prometteuse et de bon résultats dans la lutte contre l’inflation, l’Albanie reste le pays le plus pauvre d’Europe.Le 31 mars, Tirana conclut un accord avec la plupart de ses créanciers publics réunis au sein du Club de Paris, en vue du rééchelonnement de sa dette extérieure qui s’élève à 625 millions de dollars.En 1995, la poursuite de l’amélioration des indicateurs font de l’Albanie l’ancien pays communiste d’Europe où la transition libérale est la plus rapide. Toutes les fermes d’État et les terres en coopératives ainsi qu’une cinquantaine de P.M.E. sont privatisées, ces dernières ayant fait l’objet de distribution de coupons à la population par l’intermédiaire de fonds d’investissement. Le taux de chômage – plus de 20 p. 100 – reste toutefois élevé.Le 11 mai, le gouvernement parvient à un accord de rééchelonnement de sa dette privée portant sur 500 millions de dollars.Le maintien d’une forte croissance en 1996 tient plus aux transferts financiers des travailleurs émigrés et à l’activité du secteur agricole qu’à celle de l’industrie. Le redressement de l’économie résulte également du respect d’une politique budgétaire et monétaire conforme aux exigences du F.M.I. Par ailleurs, l’année est marquée par le développement du marché de l’usure, dont les menaces d’effondrement ont incité les autorités à engager la transformation des sociétés de crédit en véritables banques.Relations internationalesLe 30 juillet 1990, les relations diplomatiques avec l’U.R.S.S., rompues en 1961, sont rétablies.Le 15 mars 1991, les relations diplomatiques sont rétablies avec les États-Unis, après 52 ans de rupture.Le 8 août, 2 cargos albanais chargés de milliers de personnes arrivent dans les ports italiens. Rome décide de renvoyer les fuyards vers leur pays d’origine. Plus de 20 000 réfugiés albanais ont déjà débarqué en Italie depuis juin 1990.En juin 1993, tension avec le gouvernement grec à la suite de l’expulsion (le 25) d’un prêtre orthodoxe grec accusé de se livrer à un activisme nationaliste dans le sud du pays, peuplé d’une forte minorité grecque. Le gouvernement grec reconduira à la frontière 23 000 travailleurs albanais.Le 18 février 1994, la Turquie, l’Albanie, l’Italie et la Bulgarie ouvrent un couloir routier et ferroviaire à la Macédoine, après l’annonce du blocus imposé à Skopje par Athènes.Le 10 avril, un commando armé attaque une caserne proche de la frontière grecque, tuant 2 soldats. Tandis que Tirana met en cause Athènes, l’opération est revendiquée par le Front de libération de l’Épire du Nord, un mouvement ultranationaliste grec. La résurgence de la «question épirote» provoque une crise diplomatique entre les 2 capitales.Le 7 septembre, 5 membres de l’organisation Omonia, qui représente la minorité grecque vivant en Albanie, sont condamnés à des peines de prison pour «espionnage», à la suite des événements d’avril. Pendant la durée du procès, la Grèce expulse quelque 30 000 émigrés clandestins albanais.Le 24 décembre, le président Berisha gracie l’un des condamnés et accorde des remises de peine aux autres, après qu’Athènes eut accepté de lever son veto à l’octroi d’une aide communautaire à Tirana.Le 29 juin 1995, l’Albanie devient membre à part entière du Conseil de l’Europe.En avril 1996, l’Albanie et la Grèce signent un traité d’amitié.À la suite des élections législatives controversées de mai, le Conseil de l’Europe demande la suspension de toute relation entre l’Union européenne et l’Albanie jusqu’à l’organisation de nouvelles élections démocratiques.
Encyclopédie Universelle. 2012.